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TAPALAPA
19 avril 2010

#samedi 21 novembre#

Ce matin, nous quittons à regret l'espace Thialy, Chantal et son univers si sympathique. Nous souhaitons bon voyage aux 2 routardes Cécile et Alex qui prennent l'avion ce soir après 3 semaines de Sénégal.
Dans le bureau de Chantal, le portrait d'un Balingo plus jeune nous sourit de toutes ses dents. C'est un ami de 20 ans pour Chantal et son mari. Elle nous apprend qu'elle l'a aidé à monter son campement, offert les latrines. Elle y a d'ailleurs sa case, qui porte son nom, et y passe tous ses noels. Son mari est responsable de l'internat de Salemata qui permet aux jeunes d'Etiolo de continuer leurs études dans la vallée. C'est grace au couple que Balingo a pu faire un séjour en France de plusieurs semaines. Tout le monde s'était cotisé pour lui payer son billet et il a vendu des colliers qui lui ont permis ensuite de se déplacer au gré des invitations qu'il a reçu. Chantal raconte qu'une ethnologue était tombée amoureuse de lui mais qu'il a préféré retourner auprès de son peuple, de ses 2 épouses et de ses enfants au lieu de rester en France avec elle.

Nous prenons un taxi pour l'hotel St Louis Sun. Le chauffeur entasse nos sacs dans le coffre et nous voyons patte d'oie et le quartier Builders s'éloigner pour la dernière fois. A. et R. partent pour la clinique du cap et nous cherchons un téléphone. C'est aujourd'hui l'anniversaire de Lucien. Il a 12 ans et j'ai promis de l'appeler ce jour là. Non sans mal, nous finissons par le joindre grace au portable du vigile de l'agence bancaire où nous faisons de la monnaie. Nous achetons une carte téléphonique et créditons son compte pour pouvoir appeler en France. Quelle joie d'entendre sa voix !
Toutes les postes sont fermées, je n'ai pas trouvé de timbres pour les cartes postales que j'ai écrites pendant mon séjour, elles risquent fort de prendre l'avion avec moi...

Direction N'Gor. Pour 2500 FCFA, un taxi nous dépose à l'embarcadère. 5 minutes de pirogue et nous voilà sur un joli petit caillou. Maisons de célébrités, dédale de ruelles ombragées, hibiscus et bougainvillées. Il y a tout de même un envers au décor. Passé la vitrine touristique qui fait face à la baie, la partie non protégée par les vents est désertée, sale, pelée. Mais nous irons quand même jusqu'au spot des surfeurs. Les vagues ne sont pas au rendez-vous mais en bonnes habituées du front de mer canaulais, le détour était obligatoire !

Retour sur la plage où nous louons des matelas. La mer est claire, calme, douce. Baignade, lecture, farniente. Nous observons les plongeurs qui ramènent les poissons frais destinés aux restaurants qui longent l'île.

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A côté de nous, un couple mixte profite de cette belle journée et du calme relatif de l'île qui n'est pas envahie par les plagistes. Il est noir, elle est blanche avec un ravissant accent anglais. Elle se laisse tenter par des bracelets qu'elle achète à une femme chargée de bijoux en perles, coquillage, bois sculpté. Elle se débarrasse de ses derniers FCFA. Effectivemment, nous la retrouverons le lendemain soir avec ses deux enfants sur le même vol que nous.

Vers 15 h, nous irons déguster crevettes et poulet yassa arrosés d'une flag en terrasse. Nous venons de passer une vraie journée de vacances au Sénégal, la veille de notre départ...

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Nous attrapons au vol la pirogue et retour par la corniche. Cette parenthèse enchantée est un réel délice. Bien sur que nous n'avions pas envisagé notre séjour comme nous venons de savourer cette journée mais cette "pause vacances" est une bénédiction après tout ce que nous avons traversé avec Monique.

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L'hôtel est fort agréable, les chambres ouvrent sur le patio. Nous ne nous y attardons pas encore, éliminant le sel et le sable collés à notre peau pour mieux repartir en ville. Nous faisons quelques achats dans les épiceries arabes. Des produits de consommation courante que nous avons utilisé quotidiennement ici, chocolat en poudre, allumettes, biskrem... Nous sommes importunées plusieurs fois par des hommes dans la rue et les produits vendus dans les boutiques qui débordent sur les trottoirs sont hors de prix. Je comprends maintenant pourquoi Djebel nous disait, en revenant au véhicule chargé d'ustensiles qu'il achetait sur les marchés en brousse, qu'ils étaient moins cher qu'à Dakar. Nous avons également une pensée sympathique pour notre guide improvisé d'hier, Max, qui nous avait bien spécifié d'éviter le marché de Sandaga.

Nous entrons à l'Institut français. Havre de paix dakarois. Beaucoup de blancs, expats pour la plupart, sirotent un verre sur des chaises en fer forgé. Le bar-restaurant est décoré avec goût, un mélange Afrique/Occident très tendance. Nous avons l'impression de nous retrouver dans un bar branché de Bordeaux ou Paris en été.

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Sur les tables, le programme cinématographique du soir attire notre attention : un documentaire sur  l'évolution du continent africain réalisé par Samba Félix N'diaye, mort d'une crise de neuro-palu le 6 novembre, jour de notre arrivée sur le sol africain.

Nous revenons assister à la projection accompagnées cette fois par Arlette et Régine. Mais cette dernière ne se sent pas bien, le repas qu'elle a pris au restaurant de l'hôtel lui est resté sur l'estomac. Elles ont passé un moment difficile au marché de Sandaga, toutes les deux, et ont bien failli se faire dépouiller par une bande organisée. Une femme noire leur a sauvé la mise. Mais Régine a eu peur et son dîner reste coincé. Arlette la raccompagne à l'hôtel et nous restons seules à suivre la projection qui appuie, à travers les interviews qui sont proposés, notre vision du malaise, des embûches semées sous les pas de ceux qui veulent faire avancer l'Afrique, et reprend notre conviction profonde : laissons le continent à son peuple, cessons de penser et d'agir pour lui. L'éducation apportera les ressources humaines capables de renverser les gouvernements qui ligotent la population.

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