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TAPALAPA
18 décembre 2009

# samedi 14 novembre #

Nuit presque blanche pour moi. Peu sommeil (trop de voiture la veille sans doute), les piqûres de moustiques m'ont démangé, beaucoup de bruit dehors aussi. Ce matin, avant le lever du soleil, le chant du mezzin était envoûtant dans mon demi-sommeil. Nous petit déjeunons au restaurant de l'hôtel, il est 7h du matin environ. Croissants mais le beurre est rance !! Dehors, nous retrouvons une équipe de journalistes blancs, clients de l'hôtel, qui ont l'air aussi peu reposés que nous...
Dernière ligne droite jusqu'à Kaolack où nous devons nous arrêter à nouveau à l'Alliance Française pour photographier différents travaux, masques et réalisations des enfants pendant les ateliers d'art plastique, en particulier des collages sur le thème de la ville et des enfants de la rue.

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Dans la bibliothèque de l'Alliance, Karine et moi feuilletons un album de Francis Picabia, petite parenthèse dada au milieu des rayonnages ventilés et des adhérents studieusement absorbés.

Monique parle de proposer une "librairie par terre" à Mérignac afin de récupérer de l'argent pour l'Alliance. Le principe, c'est une natte posée au sol et recouverte de livres à vendre à petit prix comme on pratique au Sénégal.

A Kaffrine, nous déjeunons d'un tiéboudien auquel Karine n'a pas touché, elle ne mange pas de poisson. Elle se rabattra sur des biskrems et du coca.
Devant le restaurant, des jeunes filles parent leur chevelure de rajouts synthétiques. En passant à côté de moi, l'une d'entre elles caressent mes cheveux si courts, m'invitant à changer de look... Le commerce de la perruque semble florissant ici. Combien croiserons nous de femmes affublées d'une chevelure plastique de poupée cheap !

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Nous récupérons les bagages de dons pour les îles. Djebel nous accompagne au bac qui traverse la baie jusqu'à Foundiougne. Sur la route, un 4x4 est renversé sur le côté. Le chauffeur est indemne. Il a certainement voulu attraper le bac de 15 h 30. C'est le médecin remplaçant de Foundiougne, nous apprendra plus tard Karim, un jeune homme venu en bus et qui a aidé avec les autres hommes et Djebel à redresser le véhicule. Un gros pot de pâte d'arachide répand son contenu sur le macadam. Le long de la route, des barrières délimitent un aéroport fantôme.
Nous retrouverons Karim plus tard à l'embarcadère. Entre-temps, est venu le moment de négocier le salaire de notre chauffeur. Il ne veut rien entendre des retards qu'ont occasionnées les petites pannes successives qu'il aurait dû anticiper, sa mauvaise foi écrite sur son front... Nous le quittons mi-figue, mi-raisin, sur une fausse note qui clôture bêtement la semaine passée avec lui. Il doit normalement nous conduire à l'aéroport le jour de notre départ, nous verrons bien... Il repart vers Kaffrine après avoir chargé au maximum son 4x4 de passagers : femmes, enfants, hommes qui s'entassent là où nous avons passé des heures ensemble.

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Karim négocie pour nous le prix d'une pirogue et d'une charrette jusqu'au campement. Cette opportunité nous permet à tous d'arriver à Foundiougne avant la nuit sans attendre le bac. Karim travaille dans l'hôtellerie à Saly, la ville touristique par excellence que nous contournerons toujours sans jamais chercher à nous y arrêter. Il porte des dreadlocks dissimulées sous un grand bonnet aux couleurs du sénégal et arbore un collier de prière en ébène énorme et magnifique sous un tee shirt gris délavé sur lequel ondule à la faveur de ses mouvements une pin up à moitié dénudée, publicité pour coca je crois me souvenir. Je suis fascinée par son collier que je vais m'évertuer à chercher dans les marchés sans succès jusqu'à la fin du séjour.

Bonheur de tremper mes mains jusqu'aux coudes dans l'eau salée qui me tend les bras depuis ma première rencontre avec elle au lac rose sans que je puisse, une fois de plus, y plonger.

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Monique nous met en garde contre les vendeurs d'artisanat d'art qui haranguent le client le long du port alors que nous rejoignons le campement de Tamara, le Baobab. La charrette nous suit avec les bagages.

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Nous sommes logées modestement mais avec tout le confort : douche+toilettes, ventilateur. Karine et moi essaierons d'aller nous baigner mais la plage n'est pas accueillante, méduses, coquillages coupants, boites de conserves, vase....
A côté du campement, il y a une propriété à l'abandon. Tout ici respire une splendeur passée. C'est l'ancien domaine de l'entraîneur des girondins de Bordeaux, Claude Bez, à la grande époque du club. Résidence hôtel, plage de sable fin, débarcadère où l'on imagine musique, lampions et champagne coulant à flot. Le paradis des VIP. Epoque révolue d'autant que la propriété aurait été vendue à un homme mort accidentellement. Fin de l'histoire...

Après la douche nous sommes allées acheter de l'eau et j'ai téléphoné aux enfants. Les marchands essaient de nous attirer dans leurs boutiques, sans succès.
Le dîner est servi au restaurant du campement : crevettes sautées puis poisson grillé, oignons en sauce et frites. Je n'ai malheureusement pas faim, et les filles non plus. Trop de route aujourd'hui, trop de fatigue. Karim est repassé nous saluer et nous faisons la connaissance de Pierre, artiste qui peint des sablés et pour qui Monique et Karine ont rempli une bouteille de terre rouge du pays bassari entre Ibel et Kédougou. Il a son atelier en ville.

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