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TAPALAPA
30 novembre 2009

# vendredi 6 novembre #

Dès le tarmac, le souffle chaud mêlé de l'air ambiant et des réacteurs nous enveloppe d'une douceur qui avait disparu de nos corps petit à petit depuis le début de l'automne en France. Agréable sensation des vêtements qui bougent dans le vent chaud alors que nous foulons le sol africain à 23 h 35 heure locale.
Le bus nous fait traverser la piste et nous récupérons sans encombre les nombreux bagages que nous allons charrier pendant notre quinzaine africaine. Monique connait un des membres du personnel au sol qui nous fera passer le contrôle devant les autres passagers du vol air france. Bienvenue en Afrique !
Accrochées littéralement à nos caddies, nous fermons yeux et oreilles aux appels des nombreux hommes qui veulent nous aider à porter les bagages. Ignorantes des coutumes locales, nous laissons Monique gérer cet épisode de premier contact avec la population... Notre chauffeur nous attend. Nous n'utiliserons pas les transports locaux avant la fin de notre séjour. Djebel nous servira de chauffeur et guide jusqu'en pays Bassari où un 4x4 est indispensable pour parcourir des kms de pistes plus ou moins cahotiques. Il sera notre hôte aussi pour cette nuit.
Mais nous ne quittons pas l'aéroport Léopold Sedar Senghor tout de suite. Monique et moi revenons sur nos pas, elle a envie de repousser son vol pour assister à la
tabaski qui a lieu une semaine après notre départ. Elle ne se décidera pas ce soir, mais nous profitons d'être à nouveau dans l'aéroport pour changer nos devises auprès d'une connaissance (encore !) qui appliquera le change sans prendre de commission. De retour au véhicule, je joue à la fille déjà dans le bain en accompagnant le reste de la troupe effectuer la même transaction que Monique et moi.

Départ enfin pour la banlieue de Dakar, Keur Massar plus précisément. Nous découvrons une circulation très dense, des véhicules surchargés et en mauvais état, un chaos de ferraille dans un désordre de lumières, fumées et pétarades accentué par l'obscurité. Quant il s'agira de traverser la route pour rejoindre la banlieue de l'autre côté, nos souffles resterons suspendus à la dextérité du chauffeur. Plus de bitume hors des grands axes, nous roulons à présent sur des pistes sablonneuses semées de nids de poules jusqu'à la maison de Djebel.

Sans trop nous situer, nous déchargeons les bagages et accédons à la terrasse de la maison en construction. Nous dormirons à la belle étoile. Il faut improviser un couchage, déplacer des matelas, installer draps et moustiquaires dans un bazar monstre puisque nous ne sommes éclairés que par la lune et les quelques lampes torches que  nous avons réussi à retrouver à l'aveuglette dans les sacs...  J'ai besoin d'aller aux toilettes, les latrines sont en bas : deux parpaings sur lesquels je m'accroupis pour uriner dans la terre battue... Je réussis à me laver les dents en recrachant l'eau minérale achetée juste avant d'arriver chez Djebel et je rejoins les filles déjà allongées là haut.

Drôle d'endroit pour une rencontre avec le pays... Demain il fera jour et nous mesurerons alors l'ampleur des dégâts : nous ne sommes pas dans la maison de Djebel, mais dans un logement qui lui a été prêté. L'hivernage très rude a inondé cette partie de la capitale et sa maison a été touchée. Il campe ici avec sa femme et ses 6 garçons. Sans eau, sans électricité. Les seuls qui ont droit à la lumière sont les poulets et poussins qui occupent une pièce du rez-de-chaussée.

DSC09949_pola

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